23 Janvier 2014
Phu quoc, Vietnam, le 23 janvier 2014
On quitte Battambang pour Kampong Chhnang, et on se lève encore à 6h du mat' pour choper le bus. On arrive vers 11h et heureusement qu'on guettait où on était sur la route car sinon on filait sans s'arrêter vers Phnom Penh! Ce bled n'est vraiment pas touristique, mais on trouve une guesthouse à la cambodgienne. Kampong Chhnang est une ville située au bord du Tonlé sap, un immense fleuve qui relie le lac du même nom et qui occupe le centre du pays. La particularité de ce fleuve est que le courant s'inverse au cours de l'année! Si si c'est possible. En fait le Tonlé sap se jette dans le Mékong à Phnom Penh, 100km en aval. Au cour de la saison sèche, le niveau du Mekong est bas et le lac se vide. Mais au cours de la saison des pluies, le Mékong monte de 10 ou 15 mètres, le courant du Tonlé sap s'inverse, et le lac se rempli! Et le niveau du lac varie ainsi au cours de l'année. C'est fou non? Du coup il y a de nombreux villages flottants installés tout autour du lac, et les maisons suivent le niveau de l'eau.
De nombreux villages flottants près de Siem Reap sont assaillis par des milliers de touristes, et ici il n'y a personne! Deux femmes adorables nous abordent pour nous faire une promenade en barque dans les villages flottant. C'était vraiment magnifique. On a pu silloner dans tous les endroits avec notre petite barque que Simone maniait à la perfection. Elles rament debout, et ont une technique particulière, un peu comme les gondoliers à Venise. Les maisons sont bricolées, et parfois on se demande comment ça flotte. Ils utilisent un peu tout comme flotteur : bidon, bambou, vieille barque...Les habitants ont tous des réserves à poissons sous leur maison, pratique non? Ils font un peu tout avec l'eau du fleuve, on en voit qui se lavent, qui se brossent les dents, et juste à coté d'autres qui font la vaisselle. Les toilettes sont installées juste au dessus de l'eau bien sur...on voit énormément d'enfants, qui apprennent très vite à nager apparemment, et c'est marrant de voir les tout petit déambuler sur les terrasses avec leur gilet de sauvetage. Les habitants vivent surtout de la pêche, et à part ça ils ont l'air de passer beaucoup de temps dans leur hamac...
On se rend ensuite à Phnom Penh, la capitale du pays, avec un bus de 2h30 à travers les rizières. La ville est immense, bruyante, avec beaucoup de monde dans les rues, mais l'atmosphère qui se dégage de la ville est plaisante. On flane sur les quais bien amménagés le long du Tonlé sap, qui se jette tout au fond dans le Mékong. La ville est en plein développement et de nombreux building sont en pleine construction. On a visité le palais royal, lieu de résidence du roi Sihamoni, et la pagode d'argent, vraiment magnifique. Elle s'appelle comme ça car le sol est recouvert de 5000 dales d'argent de 1kg chacune! C'est chouette tout ça, et à l'intérieur on trouve un bouddha fait de 90kg d'or et orné de 9500 diamants. On ne l'a pas acheté c'était trop cher, d'ailleurs il n'était pas à vendre. On passe deux jours dans la capitale, suffisamment pour profiter de bons restaurants, et se balader dans Psar Thmei, le marché central, paradis de la contrefaçon. Se balader à pied dans la ville est quand même périlleux. Il y a d'énormes trottoirs mais tous remplis de gros 4×4 et de moto en stationnement! Du coup obligés de marcher sur la route où c'est un peu n'importe quoi, ici le piéton n'est pas roi!
On a visité le musée Tuol Sleng. Entre 1975 et 1979, les khmers rouges, dirigé par Pol Pot, ont pris le pouvoir du pays et fait régner l'anarchie pendant quatres longues années. Ils voulaient créer une coopérative agricole dominée par les paysans. En clair ils ont forcé les habitants des villes à migrer dans les rizières des campagnes pour les faire travailler comme des esclaves. Ils devaient travailler 12 à 15 heures par jour pour créer des canaux d'irrigation à la main, ou tout autre travail extrêmement pénible. Tous ceux qui refusaient ou désobéissaient au régime étaient exécutés. Il y a eu 2 000 000 de morts en quatre ans. Les khmers rouges ont fait d'une ancienne école de Phnom penh, une prison nommée S-21, où 20 000 personnes ont été torturées puis exécutées. A la libération du pays en 1979, la prison S-21 est devenue le musée Tuol Sleng. Visiter ce musée est difficile et très émouvant, on a du mal à croire que toutes ces attrocités se soient passées il y a si peu de temps.
Notre dernière étape au Cambodge nous mène à Kep, station balnéaire en plein essort à 4 heures de Phnom Penh. La ville est très étandue sur le littoral et une route démesurée est en construction, on galère un peu pour trouver le meilleur coin, on se pose finalement à coté du Brise de Kep, un délicieux restaurant où l'on va un peu squatter...on tente une petite rando sur la colline qui offre une belle vue sur le littoral, un peu déçu quand même, on crapahute 3 heures en faisant une boucle et on ne voit pas grand chose à cause des arbres. Les plages ici sont sympa mais pas magnifiques, la spécialité du coin, c'est le crabe! Un crabe bleu, pas très gros, mais terriblement délicieux avec beaucoup de chair. Le temps de faire un petit tour au marché du crabe le lendemain, et nous voilà déjà parti vers le Vietnam, à seulement 40 km de là! Et oui aujourd'hui on passe la frontière après 16 jours au Cambodge. On devait peut être aller sur l'ile du Lapin (surtout pour faire plaisir à Etienne), mais on a opté pour une ile Vietnamienne beaucoup plus grande...à lire dans le prochain numéro!
Le Cambodge, on a bien aimé, moins cependant que le Laos ou la Thaïlande. Les sites incontournables sont très beaux, c'est sur, mais les paysages de campagne fait de rizières et de palmiers à sucre, sont un peu monotones. Surtout que c'est ultra plat comme pays. On a à peine dépassé notre budget de 17 euros/j/personne, donc voyager ici, c'est pas cher! Les guesthouses sont très économiques, à 4 euros en moyenne, sans eau chaude cependant, les prix de la bouffe et des transports valent ceux du Laos.
Les maisons flottantes permettent de s'adapter au niveau du lac qui varie de plusieurs mètres au fil des mois
D'autres maisons sur les berges sont sur pilotis, et du coup super hautes, on se demande un peu comment elles tiennent debout
Les nouveaux aménagement de Phnom penh, autour de monuments qui commémorent l'indépendance du Cambodge, et la gloire du regrété roi Sihanouk